OCC vous explique les normes importantes pour l'installation de murs d'escalade

Les normes à respecter pour les structures d’escalade

La norme relative aux « Structure Artificielle d’Escalade », ou SAE, est la norme NF EN 12572-1 ; la norme relative aux pans et blocs d’escalade est la norme NF EN 12572-2.

Il existe trois grands types de S.A.E :

  • La SAE avec points d’assurage : cette SAE comprend des Points d’Assurage Individuel (PAI), ainsi que des relais. On y pratique l’escalade en étant encordé, en binôme, en tête ou en moulinette.
  • La SAE sans point d’assurage, de type « bloc » ou pan est une SAE où l’on pratique l’escalade sans encordement, ni équipement spécifique. La chute se fait sur un tapis de réception, normé lui aussi.
  • La SAE destinée aux compétitions de vitesse (couloir de vitesse), suivant les règles définies par l’organisme mondial IFSC (International Federation of Sport Climbing).

La NF EN 12572-1, norme pour les SAE homologuée en 2017 : « Exigences de sécurité et méthodes d’essai relatives aux SAE avec points d’assurage »

Les exigences de cette norme sont les suivantes :

  • Concernant la disposition des points d’assurage individuels (PAI)

Quand il y a des points d’assurage, le 1er point doit être à 3,1 mètres maximum et la distance maximale entre les points (avec tolérance de 10%) doit être de :

        • 1,00 m si hauteur ≤ 4 m.
        • 1,10 m si hauteur > 4 m.
        • 1,20 m si hauteur > 5 m.
        • 1,30 m si hauteur > 6 m.
        • 1,40 m si hauteur > 7 m.
        • 1,50 m si hauteur > 8 m.
        • 2,00 m si hauteur > 10 m.

Si des dégaines permanentes (c’est-à-dire démontables uniquement avec un outil) sont installées, alors la distance maximale doit être mesurée entre les extrémités inférieures des dégaines. La fixation des points d’assurage doit être réalisée avec des écrous freinés.

Concernant la stabilité et la résistance de la structure d’escalade
Pour calculer la résistance des composants, outre la charge propre de la structure, il faut ajouter les charges de chute d’un grimpeur suivant deux calculs : la rupture > 20,0 kN et service > 6,6 kN.
Pour vérifier la résistance au choc des éléments de surface (panneaux) il faut laisser tomber trois fois une masselotte de 22 kg d’une distance de 1,50 m au centre de l’échantillon de surface de 1 m2 : on ne doit pas observer de rupture ou de fissure.
Pour vérifier la résistance de l’insert de prise d’escalade, suite à la mise en traction de l’insert (avec des charges progressives jusqu’à 12 kN), il ne faut pas observer de rupture ou de relâchement.

Les essais de réception

Ces essais sont l’application d’une charge d’essai de 6,6 kN (angle 12,5°) pendant 10 secondes sur :       

  • les 3 premiers points d’assurage individuels de chaque section (PAI)
  • le point d’assurage le plus haut de chaque section (SAMI)  
  • tous les points d’assurage relais

L’espace de chute ne doit avoir aucun obstacle ni aucune arête qui pourrait blesser gravement l’utilisateur dans un volume de 2 mètres de profondeur, 3 mètres de largeur et 8 mètres de hauteur (hors mur/sol) devant un point d’assurage.

Le marquage

Il faut que soit notés les coordonnées du fabricant, les coordonnées de l’importateur ou du fournisseur, les références de la norme (NF EN 12572-1 2017), la date d’installation, ainsi que la date du prochain contrôle principal.

La notice

Elle doit contenir les informations de marquage, l’implantation et le type des points d’assurage, le nombre maximal de lignes d’assurage, la liste des exigences spécifiques relatives à l’utilisation, à la maintenance et au contrôle.

La conformité

La conformité à la présente norme est assurée par une vérification par note de calcul, des essais (lors de la première installation uniquement), le marquage, la notice d’utilisation et les instructions de maintenance.

Les contrôles et les maintenances

Il existe trois types de contrôles :

  • Le contrôle de routine : il s’agit d’un contrôle visuel, depuis le sol, afin de repérer les défauts et dangers potentiels sur la façade du mur d’escalade avant l’utilisation.
  • Le contrôle opérationnel : il s’agit de la vérification du fonctionnement, de la stabilité et de l’usure des composants, conformément aux instructions du fabricant. Il a lieu tous les 1 à 3 mois, et fait l’objet d’un rapport écrit.
  • Le contrôle principal ou de maintenance : il s’agit de la vérification du niveau de sécurité global de la SAE. : structure, surface, et points de sécurité. Il s’opère conformément au manuel de maintenance du fabricant. Ce contrôle peut engendrer le remplacement éventuel de certaines pièces. On parle alors de maintenances correctives et préventives d’éléments critiques, effectuées par du personnel compétent et couvert par une assurance responsabilité civile. C’est l’évaluation de l’environnement sécuritaire. Ce contrôle et cette maintenance font tous deux l’objet d’un rapport écrit.

 

La NF EN 12572-2, norme pour les SAE homologuée en 2017 : «Exigences de sécurité et méthodes d’essai relatives aux pans et blocs d’escalade »

Les exigences sont les suivantes :

  • La hauteur maximale doit être de 4 mètres s’il est possible de se rétablir en haut du bloc, et de 4,5 mètres sans rétablissement possible.
  • Concernant l’amortissement des chutes, il doit y avoir des tapis avec liaisons. Pour l’extérieure, il est possible de mettre des graviers si la hauteur du bloc n’excède pas 3 mètres, ou des tapis individuels pour les blocs supérieurs à 3 m (type Crash pad). Il peut y avoir également de l’eau, des coussins d’air, un filet, des billes de caoutchouc.
  • Concernant la surface de réception :
    • devant le bloc : elle sera entre 2 m et 2,5 m de la projection au sol du bloc, selon les cas.
    • sur les côtés : 1,5 m ou 50% de la hauteur, selon les cas.
  • Concernant la stabilité et la résistance de la structure, la méthode de calcul est la suivante pour la résistance des composants et charges fixes et variables sur le bloc :poids de la structure + 0,8 kN par grimpeur maximal admis + 0,4 kN/m2 ou 1,6 kN/m2 si l’on peut se tenir debout + autres charges (neige, vent, etc.)
  • Concernant la résistance au choc des éléments de surface, le test est le suivant : il faut laisser tomber trois fois une masselotte de 22 kg d’une distance de 1,5 m au centre de l’échantillon de surface, on ne doit pas observer de rupture ou de fissure.
  • Concernant la résistance de l’insert de prise d’escalade : pour vérifier la résistance de l’insert de prise d’escalade, suite à la mise en traction de l’insert (avec des charges progressives jusqu’à 12 kN), il ne faut pas observer de rupture ou de relâchement.
  • Concernant l’espace de chute, il ne doit y avoir aucun obstacle potentiellement dangereux.

Le marquage

Il indique le nom du fabricant, de l’importateur ou fournisseur, les références de la norme, la date d’installation et la date du prochain contrôle principal, ainsi que les mentions spécifiques et le marquage de sécurité.

Le manuel d’instruction

Il reprend les informations de marquage, les exigences de contrôle et de maintenance, les notices et instructions, les contrôles de routine, contrôles opérationnels et contrôles principaux.

Il précise également le nombre maximum de grimpeurs autorisés, ainsi que la charge additionnelle autorisée par m2.

 

Les normes à respecter pour les prises d’escalade : la NF EN 12572-3, norme pour les SAE homologuée en 2017 : « Exigences de sécurité et méthodes d’essai relatives aux prises d’escalade »

Les exigences sont les suivantes :

  • Pour le matériau, il ne doit y avoir aucune substance dangereuse
  • Concernant l’ergonomie, pas de possibilités de coincements (non souhaités), pas de bords tranchants
  • Pour la résistance, sont réalisés des tests à la chaleur, au froid, à l’humidité, ainsi que des tests de serrage
  • Pour la résistance à la rupture : test avec 2,4 kN pendant 1 minute
  • Concernant la taille des prises, les voici :
    • de 0 à 50 mm : XS
    • de 51 à 80 mm : S
    • de 81 à 130 mm : M
    • de 131 à 210 mm : L
    • de 211 à 340 mm : XL
    • de 341 à 500 mm : XXL
    • supérieur à 551 mm : « macro-relief »

Les informations du fabricant sont constituées de la notice d’utilisation, de réparation, de mise au rebut, du couple de serrage maximal, ainsi que de conseils d’utilisation.
Le marquage doit être individuel (logo du fabricant/fournisseur) et présenter un système d’identification.

 

Les normes à respecter pour les surfaces de réception d’escalade

Les surfaces de réception pour les SAE de type pans et blocs sont certifiées selon la norme Afnor NF P 90-311 qui définit les exigences de sécurité en termes de dimensions, de solidarisations et de capacités d’absorption des matelas.

Dans la pratique en salle, sur une SAE, les tapis sont devenus obligatoires pour amortir les chutes. Il existe deux types de tapis pour augmenter la sécurité et amortir les chocs en cas de chute en escalade :

  • Le crash pad est un tapis mobile à usage extérieur. Il est prévu pour être emmené et positionné sur des blocs naturels en extérieur. Il est à usage individuel : chaque grimpeur s’en équipe, pour sa propre sécurité.
  • Le tapis ou matelas d’escalade est un tapis utilisé en intérieur, au pied des SAE. Ces tapis en mousse sont pour un usage collectif ; ils doivent répondre à des normes pour assurer la sécurité collective des utilisateurs. C’est ce type de tapis que nous allons dès lors aborder.

Les normes définissent deux types de tapis de chute :

  • Les matériels de réception pour SAE avec points d’assurage (NF P90-312) : il s’agit de tapis compris entre 5 cm et 10 cm assurant une réception stable. Ils sont utilisés pour en pied de murs de difficulté ou de vitesse.
  • Les matériels de réception pour SAE de type pan ou bloc (NF P-90-311) : ce sont des matelas plus épais (entre 30 et 40 cm). Ils sont utilisés au pied de murs de type pan/bloc, qui nécessitent plus d’amorti et de sécurité en cas de chute (puisque les grimpeurs évoluent sans être assurés).

Les tapis de chute pour SAE de type difficulté

Ces tapis sont conçus pour protéger la zone de chute lorsque le grimpeur commence son ascension avant d’atteindre le premier point d’assurage à 3 mètres. Ils sont généralement proposés en deux épaisseurs :

  • 50 mm pour des tapis en mousse de polyéthylène, pour une bonne stabilité (et pour les petits budgets).
  • 100 mm pour des tapis composés de deux couches de mousse : la première en polyéthylène et la deuxième en polyuréthane, pour un bon amorti et une excellente stabilité.

La norme NF P90-312 a comme but de limiter les conséquences des chutes des murs de type difficulté. Sécuriser les chutes avant le premier point d’assurage, et permettre des conditions correctes d’assurage : ces exigences rendent obligatoire l’amorti. Pour vérifier que les tapis répondent à ces exigences d’amorti, il leur est apposé une étiquette pour préciser leur conformité à la norme en question.
Cette norme définit également la surface à couvrir : sur un mur plat, il faut couvrir 2,5 m de profondeur par rapport au mur, et 2,5 m en plus de chaque côté du mur.
La ligne du 1er point d’assurage est posée à 3 m de hauteur ; dès lors, si un mur possède un devers, il faut le projeter au sol et rajouter alors 2,5 m de protection dans tous les sens de projection.

 

Les matelas de réception d’escalade pour SAE de type bloc

Ici, le risque de chute étant plus important, les matelas en question doivent présenter des épaisseurs plus importantes. Ils sont généralement proposés en deux épaisseurs :

  • En 300 mm : la mousse polyuréthane permet alors d’avoir un amorti suffisant, pour une solution davantage abordable économiquement.
  • En 400 mm : d’une épaisseur plus importante, la mousse polyuréthane possède alors un amorti excellent, ainsi qu’un plus grand confort de sécurité.

La norme NF P-90-311 a comme but de sécuriser la surface de réception en pied de murs de type pan/bloc. L’objectif est de pouvoir suffisamment amortir en cas de chute, d’autant plus que les grimpeurs ne sont pas assurés. Pour vérifier que les tapis répondent à ces exigences d’amorti, il leur est apposé une étiquette pour préciser leur conformité à la norme en question.

Rappelons que la hauteur maximale d’un bloc doit être de :

  • 4,5 m lorsque l’on ne peut pas se tenir debout au sommet
  • 4 m lorsqu’il est possible de se tenir debout.
    Ainsi, la surface doit être protégée latéralement 2,5 m après la fin des blocs. La profondeur est définie à partir de la projection au sol du plus gros dévers ; il faut de plus rajouter 2,5 m de protection dans tous les sens de projection.